viernes, 30 de marzo de 2012

Amours, comètes

La comète est un petit monde brillant et gelé. Sans éclat propre mais luisant de la lumière des astres dont elle s’approche. Insignifiante dans l’univers. Si on l’a vue hier, aujourd’hui sa trajectoire a un peu avancé, on peut prévoir où elle sera demain. Mais l’origine de son trajet est inconnue et son but véritable est sans importance. On devine qu’il est lointain et surtout qu’il n’est pas complètement déterminé : elle incurve sa route vers chaque planète qu’elle croise. Quand elle passe très près, le frottement de l’atmosphère fait briller un instant le fragment qu’il consume.

Certains jours, la comète aimerait croire qu’elle aussi infléchit la course de la planète qu’elle frôle. Mais la plupart du temps elle est fière de passer sans laisser de sillage. Sans réduire l’ivresse de sa folle vitesse, celle qui coupe le souffle et amplifie le vertige dans les courbes.

Vue de loin, la comète va presque droit. Il faut être comète pour connaître la violente force d’attraction des planètes, qui vous tirent de côté ou vous aspirent de face comme pour vous happer vers leur orbite. Ou qui vous retiennent désespérément quand vous êtes inexorablement sur le départ. Après coup, l’histoire est toujours la même. La planète vous caresse un moment puis vous catapulte vers un autre infini.

miércoles, 28 de septiembre de 2011

Mais pourquoi tant de grillage?

Essai-rêverie après 5 jours en Italie du sud
Septembre 2011

Sur les ponts au-dessus des routes, dans les sites archéologiques au moindre signe de danger, autour des propriétés, autour du chantier du fort de Matera, des plages privées de Sorrento : des grillages. Des barrières en fait, des remparts, bien construits avec ce qu’il faut d’acier et de massifs cadenas. Pourquoi tant de clôtures ?
Et de messages de sécurité aussi : « probabilité que le tunnel soit éteint », « danger, illumination du tunnel insuffisante », « il est sévèrement interdit d’entrer ». Pendant 5 minutes avant l’entrée du train de la Circumvesuviana en gare de Pompei, l’avertissement résonne en boucle en quatre langues : « sévèrement interdit de dépasser la ligne jaune ». Et dans toutes les douches à l'hôtel le cordon d’appel d’urgence.
L’Italie a-t-elle aujourd’hui tant besoin de protection qu’elle se hérisse de messages de prudence ? Pas de prudence véritable, bien sûr, on double encore dans les côtes tout en téléphonant ; les motards suicidaires s’élancent dans les courbes, jugulaire défaite, ou enfants au guidon. Pas une prudence calculée donc, alors une demande de protection inconditionnelle ?, un besoin d’être couvé ?
Est-ce nouveau ?


A Trani, dans la lumière du petit matin, on peut admirer la conque parfaite du vieux port bordé d'austères palais carrés et au bout la cathédrale.

A Melfi, une fois quittée l’usine Fiat, c’est la campagne pleine de lumière, blonde des graminées sèches et noire de cette terre épaisse que le labour a cassée en grumeaux. Parfois une forteresse carrée au sommet de la colline.



Sur les pentes du Vésuve, autour de la route en tire-bouchon, les pins ont semé d’aiguilles rousses le chaos volcanique, ce tapis craquelé de lave. La pâte brûlante et visqueuse s’est figée en cavernes et replis paresseux. Plus haut, après avoir longé le fleuve de la coulée solidifiée, on arrive au départ du sentier sommital. Si l’on arrive avant 5 heures (pas moi), on peut gravir en lacets les derniers 200 mètres dans la poussière brune jusqu’au bord du cratère. Des chiens errants de toutes couleurs se demandent ce qu’ils font là.

Entre les chênes en descendant, l’Observatoire du Vésuve est abandonné, ouvert à tous les vents, fenêtres brisées, couloirs taggués aux dalles qui résonnent.


Poème chinois

Dans la forêt du grand Tout,
quand la lumière du matin descend en dais sous les hauts sapins,
je suis un brin de mousse, le plus fin et le plus vert clair des brins de mousse,
parfois un rayon m’atteint, me chauffe et me sèche,
bien à ma place sous le couvert ombreux,
j’entends les échos des branches et des ailes.


Pompei ville, le sanctuaire 1900, les bonnes œuvres du bienfaisant Bartolomo Longo, libre penseur repenti, miraculeusement converti par un saint tableau de la vierge, et se consacre à la propagation de la foi par l’entremise de la fortune de sa protectrice.

Vu les affiches pour les « Lunes de Pompei », spectacle nocturne. Génie italien pour le business du tourisme.

Mozzarelle, yaourts et glaces au lait de bufflonne.
Dolci, dolci, dolci, friandises, petits fours, sfogliatelle, cannoli (à Naples, taralli).
On paie à la caisse avant d’être servi ; l’étranger, qui l’oublie toujours, se sent un peu étranger.
Etrange patois guttural du Napolitain, idéal pour apostropher. Dans le train, on siffle les femmes, systématiquement.

Rien à dire sur les ruines de Pompei.
(Ah si, les riches arrivaient jusqu’à la Porta Marina en bateau, en remontant le fleuve.)



Peu à dire sur Naples.
Comme prévu, la ville se compose à parts égales :
1-       de lessive étendue dehors,
2-       de Napolitains devant leur seuil,
3-       de motos en train d’obstruer le passage, qu’elles soient en mouvement ou arrêtées,
4-       de détritus,
5-       d’églises baroques,
6-       de bâtiments d’habitation ayant connu de meilleurs jours,
7-       d’autels de rue ornés de chromos du Christ aux yeux révulsés.

Voyez quand même le christ baroque de marbre dans la chapelle Sansevero et au musée les peintures de Pompei.


J'oubliais. Au cas où vous doutiez de la survivance de la culture classique en Italie : vous verrez en villes des affichettes vantant des cours d’anglais, comme dans le monde entier, mais aussi des « leçons de diction italienne » et des « cours particuliers de latin et grec » !


Passez Sorrento. Trop de voitures, même fin septembre, et trop peu de vie. Osez quand même descendre jusqu’à la mer par les amples cavernes taillées dans la falaise volcanique. L’eau est transparente sur le sable noir. Rêvez que vous remontez à cheval, poursuivi par la marée grondante.

Sur la côte amalfitaine, encore plus de voitures mais ne la manquez pas (ou allez en train ?) La route est posée la où un coin de falaise un peu moins vertical permettrait de faire passer un autobus. N’espérez pas trouver un stationnement dans les villages, mais arrêtez vous aux belvédères, vous achèterez une pêche au maraîcher, ou du limoncello qu’il fait lui-même.

A Ravello imaginez la vie byronnienne des millionnaires bohêmes.

Matera, chaos de cavernes. De loin, un monceau de molaires déversées sur la pente sous le ciel violacé et couronné par le clocher aigu de la cathédrale. La nuit d’Halloween, les maisons illuminées luisent sûrement comme des cierges dans des crânes.


De près, on s’aperçoit que la ville haute est faite de palais bien bâtis en calcaire clair, avec de hautes façades et des cours princières. De près, on s’aperçoit aussi que les « sassi », les cavernes humides où la majorité nécessiteuse s’entassait avec ses bêtes jusqu’aux années 50, sont devenus maintenant l’antre des bobos. Le troglodyte moderne a ses aises. Ou il tient une chambre d’hôtes de luxe.
De sept à huit heures du soir, après avoir ciré ses souliers, on se promène sur le cours, on parle, on mange une glace.

A Alberobello, tendez l’oreille et vous apprendrez le hollandais dans le quartier des « trulli », comme on nomme ici les bories. Les murs cylindriques sont blanchis à la chaux, pour le toit on dispose en cône des pierres de calcaires gris, et au dessus une pointe blanche, ou une girouette en fer-blanc. Le plus beau est que les trulli viennent en troupes serrées. De différentes tailles, ils se fondent. Les toits surtout prennent des formes courbes et continues, comme des champignons poussés top près et dont les chairs se sont unies.

La passion touristique n’entame pourtant pas les fêtes patronales. Le long du cours Vittorio Emanuele on a mis les décorations : des pylônes en bois beige, doublés de dentelles de métal blanc et garnis de lumignons, figurent les pilastres du palais des rois mages. Ils vous conduisent à l’église SS Côme et Damien.  Sur la porte d’entrée, on vous rappelle d’éteindre votre téléphone mais en travers de la façade, une bannière vous informe que les saints s’offrent à recevoir votre intention de prière par SMS (sans surcharge).
Les forains vous proposent des nougatines et des pralines. Les maraîchers ont à leur étal les merveilleux produits de la région. Châtaignes gonflées, raisins énormes, olives vert foncé grosses comme des œufs, grenades rose tyrien prêtes à éclater, piments brillants, tomates, pêches duveteuses, citrouilles…

A Locorotondo, depuis 5 siècles, les maisons doivent par règlement être blanchies à la chaux. Le centre est  en effet tout rond, de jolies maisons paisibles. Quelques palais pas du tout orgueilleux et des chapelles romanes aux chapiteaux naïfs. Le tourisme gagne cependant. Si l’Alberobello actuel est un présage, on tremble à imaginer la suite.

Parlant de présages, vous pouvez déjà acheter l'almanach 2012 Frate Indovino, avec toutes les prédictions pour l’année qui vient.

Ou si vous ne vous contentez pas de promesses, inscrivez vous au séminaire « Eros creativo » de l’association littéraire…

Jetez un coup d’œil à votre montre : vous avez exactement le temps de reprendre la route, redescendre du plateau calcaire vers la mer et suivre la triste autostrade jusqu’à l’aéroport de Bari.


Et revenez…

lunes, 12 de octubre de 2009

What to pack for a 1-week desert adventure

Have you tried spending one week walking in the desert? It is an awesome experience, as it lets you erase your stress and reset your mind. On top of that, if you happen to do it in an exotic place, add the thrill of cultural discovery. Many travel agencies offer packaged treks, that are convenient and safe. The rhythm of life, the sights, the sounds, the swarms of stars at night... When returning home, you won't believe it was only one week!

But what to pack? After 3 stays in the desert and repeating each time the same mistake (forgetting to write down what I needed when returning home), I have decided to make this list. I hope it can help others too.
To wear on you
- comfortable walking shoes. Sneakers are OK
- cotton socks
- cotton pants, preferably grey
- cotton T-shirt
- cotton long-sleeved shirt
- windstopper jacket
- good sunglasses
- sun-protective hat. Traditional "shesh" (a 2-meter+ strip of cotton you wrap around your head) is best.

In a small bag with you
- 1-liter+ drinking bottle (a re-used PET bottle is OK)
- strong sunscreen
- toilet paper + lighter (to burn the used paper!)
- passport
For fun, during the (long) stops
- postcards from your place, 1 book
- drawing pad + pencils
- star map

In a bigger bag (hopefully an animal or vehicle carries it for you during the day)
- 1 warm sleeping bag + lining sheet
- 1 polar fleece
- 1 cotton long-sleeved shirt
- 2 cotton T-shirts
- 2 underwear
- small washing basin + detergent in a small bag
- small towel
- piece of soap in a box
- headlamp with battery
- toiletries + medicine (at least: anti-diarrhea, antibiotics, anti-inflammatory, disinfectant, band-aids)
What not to pack
- new shoes. You don't want to take that chance.
- more stuff. You really don't need much. In the desert, there is no one to impress with fancy clothes or stuff, and hygiene is limited to basics. On top of that, traveling light also helps free your mind. Even try to forget your camera (oblige yourself to look).
However, you need to ensure:
+ you are warm at night (it may freeze),
+ you are protected from the sun during the day,
+ you have some basic medicine ready just in case.

Marrakech = Pompei

That's the thought I had this year, visiting Marrakech again. On your way from the airport to the city center, you just can't but notice the new developments sprawling along the avenues. They basically come in 2 styles. The first style consists of "luxury residences", 5 to 6-storied Marrakech-pink concrete blocks, complete with shops and swimming pools.

   


The second flavor is deliberately more exclusive. It consists of "luxury villas" swarming inside walled compounds. The difference, apart from the price, is that you get your own precious private swimming pool, and sometimes a patch of precious private green lawn, all fed with the scarce water of that Sahara city. The lush palm groves, by the way, that used to spring from that water bounty, are steadily drying up, from lack of water and care, yielding more precious private space for more extravaganza developments.


I personally feel no appeal at all towards this urban style (is it really a style?) The location has no charm whatsoever, either along lifeless modern boulevards, or along equally lifeless roads outside the city. The quality of construction looks average. Or rather, it looks like it is going to decay from the building phase directly into ruins without enjoying the "new" (let alone the "charmingly old") state.

This is too much. Too much concentration, too much speculation, too much wasted resources.

And also too late.

The (mostly French) tourists that fell in love with Marrakech 30 years ago, refurbishing old houses in the historic city center and rejuvenating some dilapidated areas, sure did have a wonderful idea and had an awesome time. Marrakech is a world wonder, showcasing a civilization of its own. European eyes marvel at the sight of craftsmen MAKING things, from furniture to clothes to ironwork and much more. European minds wonder at the feeling you get from the strength of the tight-knit communities (despite the apparent absolute disorganization of everything.)

But now is too late. The lode is empty. Developers still want to ride the wave one more year, wringing more dollars or euros from enthralled tourists, seducing them into buying their share of the dream, in the form of a "luxury" home they will never inhabit. (Sometimes using the most loathsome manipulation techniques to close their deals, which is no indication of a good product or a healthy business.)

Visiting Marrakech again this year, I predict that we are seeing the end of this Pompei of modern times. Pompei was also a luxury resort down South for foreign gringos, who came there once in a while to unwind. Pompei's end was tragic, Marrakech's decline is gradual, but no less certain. The wave is now going down.

I also predict that in Pompei, archaelogists will one day discover complete housing developments in second-rate areas, off the prestigious neighborhoods that we admire. Those developments will be strangely bare, as though they had never been inhabited. And they never have: they were the latest fantasies from hungry developpers, the ancestors of those that we see at work again today.

Personal interests

In this blog, I develop (among others) the subject of team leadership in business. My thoughts revolve around one central question: is there room for a specific European leadership model?

Related issues are the rewards and difficulties of multi-cultural work, the practice of leadership in a team and Learning organizations.

Another current interest of mine is learning Chinese.