jueves, 17 de enero de 2019

Friseure-Poésie

Horreur !, c'est international !, nous exclamions nous à Deggendorf, à la devanture de "Millionhair's". Oui, figurez vous que les coiffeurs allemands aussi ont dans leurs rangs des poètes.

le séminal Millionhair's, donc
Hélas pour les concurrents qui voudraient surénchérir avec "Milliard'hair", les confrères de Braunschweig ont déjà préempté:

Haarmonie, l'équivalent d"Atmosp'hair" en allemand (ici à Wolfsburg). Photo qui m'a presque valu des ennuis : en Allemagne on tient au respect de la Privatsphäre, les commerçants n'aiment pas qu'on photographie leur devanture !
Mais je regretterai longtemps de ne pas m'être arrêté pour immortaliser celui de Brück : au cas où nous n'aurions pas compris que c'est exprès, son enseigne est HA(a)RMONIE
Wolfenbüttel a le sien, chez Nicole
Bon à savoir, celui de Wernigerode est également Trendstylist.

Hairzensache (Wolfenbüttel)

CreHAARtiv (Wolfenbüttel)

Hairport (Wolfenbüttel),
fait équipe avec :
Malu Hairways (Wolfenbüttel aussi)

hairlich (Wolfenbüttel)

Zahn-Harz (Clausthall-Zellerfeld), le dentiste du Harz, s'invite ici car, historiquement, arracheur de dents et barbier sont une seule et même profession. Noter les ardoises typiques de la région.

Mohair (Braunschweig)

Haargenau (Wolfenbüttel), qu'on peut traduire par "pile poil"
Son collègue de Berlin réplique: "Haargenau & schnittig"
(pile poil et profilé)

Kaiserschnitt (Braunschweig), répandu et désastreux. Signifie "la coupe du roi", certes, mais surtout césarienne. Vous avez bien lu.

Schnistelle (Leipzig) - "l'endroit où l'on coupe", veut dire interface.
on a aussi Schnittpunkt - l'intersection (Potsdam)

cHAARaktHAIR (Dresden) se passe de comment'hair.

Haarchitektur (Lüneburg)
Hot ass (Ribnitz) - Bon, il y a une explication, c'est le nom de la coiffeuse, Sylvia Hotaß. Mais quand même.
Kam(m) in - (Schwerin)
HAAR la carte (Schwerin)

Element Haar (Rieder)
HAIRreinspaziert (Bad Lauterberg)

Wunderb(ha)ar (Erfurt)

Rund Hair Um (Erfurt)

HA ARTIST (Erfurt)
CHAARmant (Weimar)


Wächst ja wieder (Jena)
"ça repousse !"

Zauberhaarft (Jena)

Pony Club (Jena)
Pony, c'est la queue de cheval

Du coup on a aussi Pony & Clyde (Hamburg) 

hairzblut (Naumburg)

Hairzstück (Magdeburg)

Hairricane (Magdeburg)

Abschnitt 13 (Magdeburg)

HaiRvorragend (Magdeburg)

Hin&Hair (Magdeburg)
Sahaara (Salzgitter)

Hair-Cooles (Berlin)

Liebhaarber (Berlin)

Haareszeiten (Jahreszeiten), Berlin

Hairdonizm (Berlin)

Haarnover, il fallait que quelqu'un se dévoue pour le faire,
merci Yusuf

on hair (Hannover)

Hairbarium (Hannover)

Fön-ix (Hildesheim)
-Fön, c'est le sèche-cheveux-


Haarem (Pirna)
Mais qu'est-ce qui est passé par la tête du patron ??

HaaraKiri (Coppenbrügge)
-même question que ci-dessus-

Haarzienda (Dresden)

einzigHAARtig (Hameln)

-superbe!- vorHAIR nachHAIR (Schieder-Schwalenberg)
"avant-après"

Jennif'Hair (Aue-Fallstein)

Haarlekin (Frankfurt)

Specta-cool-hair (Mainz)

Haar 2 O (Bischofsheim)

Haarbracadabra (Hamburg)


Fhaarenheit 44 (Wernigerode)- en degrés celsius ça fait 7 degrés, on est des durs dans le Harz!

Haarcore (Berlin)

le mignon Schnittweise (Berlin), "coupe faisant", n'est pas vraiment un jeu de mots, mais montre la tendance de l'allemand moderne à faire des adverbes en -weise même quand ce n'est pas nécessaire

Hairlich (Berlin)

Mata Haari (Berlin)

Chaarmant (Hamburg)

kopf.salat - la laitue - (Münster), merci Anouk

schmettHAIRling (le papillon), Potsdam


Schick-Saal (Potsdam), littéralement "le salon chic', mais Schicksal signifie "le destin"... Confiez votre beauté au hasard...

VielHAARmony (Linsengericht)

Avec ce triomphant VielHAARmony s'achève la série. Je n'ai plus rien à désirer, je suis un collectionneur comblé ! Tant pis pour Chaarisma, Chaarmeleon, la Coiffeurteria, peut-être le destin vous mettra-t-il sur ma route, mais ne le prenez pas mal, vous ne feriez que remplir les interstices du diadème déjà richement serti de notre tour d'Allemagne.

Auf wied'hair sehen ! 


La grammaire au secours du respect : supprimons le vouvoiement

A quoi sert le vouvoiement aujourd'hui ? Son champ d'usage se réduit peu à peu. Plus d'une publicité s'adresse à nous en nous disant "tu", ce qui était naguère impensable. Par ailleurs, les réseaux sociaux sont à l'évidence le champ du tutoiement, et leur force fait prédire que le vouvoiement va se retrouver assiégé.

On nous a éduqués pour considérer que le vouvoiement est une marque de respect. Mais c'est tout autant une façon de marquer de la distance. C'est évidemment le cas du vouvoiement envers un supérieur, à qui l'on "doit le respect". Mais ça l'est tout autant de la part du supérieur qui, en vouvoyant scrupuleusement son subordonné, marque bien la distance qui les sépare.

J'ai vécu 9 ans en Espagne, un pays où le vouvoiement existe grammaticalement, le usted, mais en pratique n'est plus employé qu'envers les personnes très âgées (et curieusement, les étrangers). A l'usage, je suis arrivé à percevoir l'usage français du vous comme un maniérisme désuet et improductif. (Au passage, l'usage de la poignée de main pour se saluer peut tout-à-fait être elle aussi aussi une marque de distance. En Espagne, on ne se serre normalement la main que lorsqu'on est présentés pour la première fois, pas chaque matin. En revanche, quand on retrouve un ami cher, on peut lui donner une accolade interminable pour marquer sa joie et son affection. Notre poignée de main peut donc être ressentie comme une convention qui limite le contact physique tout autant qu'elle le prescrit !).

Ave Caesar, morituri te salutant !

Dans la sphère politique, l'insistance sur le vouvoiement, et la distance qu'il symbolise, peut contribuer à l'allergie ambiante aux signes d'autorité. Pourquoi alors s'y cramponner ? A Rome on tutoyait César : "Ave Caesar, morituri te salutant". Evidemment on ne lui manquait pas de respect. Nos dirigeants pourraient aussi bien s'en contenter. Du reste, selon wikipedia, l'usage du vouvoiement serait apparu sous Dioclétien au IIIème siècle parce qu'on s'adressait à l'Empereur en tant que représentant du pouvoir collégial de ses co-empereurs.

Dans les années 1970, la Suède a de façon similaire renoncé à l'usage du vouvoiement, et ce explicitement comme une marque d'égalitarisme et de respect partagé. Il est intéressant de noter que ce mouvement s'est là-bas opéré de façon progressive et assez spontanée, tandis qu'en France on attendrait probablement que cela se produise par décret...

La logique de l'honneur

Dans La logique de l'honneur, le sociologue Philippe d'Iribarne met au jour que le sentiment de l'honneur personnel est le ressort fondamental de notre psyche nationale. C'est cette particularité qui rend les marques de privilège particulièrement intolérables aux Français. Le moment est venu, dans un esprit d'égalité, de généraliser le tutoiement.

domingo, 30 de septiembre de 2018

My colleagues keep boasting they are lazy... while I really am.

Some colleagues often say they are lazy. Usually they actually imply that, since they hate work, then they need to be overly efficient. Yes, they are essentially boasting.

On the other hand, I am genuinely lazy. Granted, I am overly efficient, and for a lazy person, I do work long hours, but my heart is not in it. I lack the deep perseverance needed to keep fighting unless it is absolutely necessary.

I have no qualms about leaving work at 5pm if I am tired. I even admit to having sometimes skipped work completely to go skiing instead. And I do not even feel guilty about it. Never mind that the right circumstances for that only recur every 10 years or so. My avowedly lazy colleagues would never own up to that.

And why not?

I surmise this largely relates to a macho subtext in the dominant corporate culture. We feign to be warriors, and warriors never betray weakness. They are never tired: they can spend 12 hours in a meeting room without ventilation and swear that their brains are still functioning at top speed.
Then I am not a warrior. I do not even share the basic trait of corporate warriorhood: I have no passion for action. Action, though, is the great goddess of managerial achievement. It is difficult to prosper in any turbocharged organization without being her devotee. Define the job of any leader? It will revolve around making decisions and, above all, taking action.

I remember a senior executive in the steel business, shortly after the onset of the 2008 financial crisis. He was detailing the shock measures that had been decided in order to cope with the economic tsunami that had taken us by surprise. “This crisis is of an entirely new type. We ignore its characteristics, we cannot predict how long it is going to last. But the worst would be to take no action.”

Action is not only a goddess, it is an antidepressant.

Faced with difficulties of any type, stakeholders will fume or panic until you can exhibit an “action plan”. Never mind if the actions in the plan are impossible to put in place, or if they bear no relation with the true causes of the issue. “The worst would be to take no action”.

Poor me suffers in those moments. I cannot help it: I prefer problems to heal alone, teams to take care of their own problems, and do nothing whenever possible. I actually believe that in many situations, the cost and the side effects of acting outweigh the potential benefit that action itself can bring. Call me biased toward inaction, but I am pretty sure that most of my colleagues are unduly biased toward action for action’s sake (Aktionismus, the Germans would say).

I may be a bit Chinese.

In The Art Of War, Sun Zi demonstrates that triggering an offensive is the least efficient way to win a battle: by attacking, you consume your vital energy at an amplified rate. In addition, by doing so, you necessarily unveil your intentions. And you trigger adverse forces which, once put in motion, may never stop until they vanquish you. For Sun Zi, it is much preferable to ride the wave of circumstances when they are favorable to you, with the smallest effort on your side, and to wait away unfavorable straits.

Contrast that with our macho businessman-cum-warrior mythology, in which the most sacred and revered figure is that of the general brandishing his saber and leading the charge himself, at the head of the army! Behaving otherwise would not be fully honorable.

Definitely, I am too lazy for war.

sábado, 7 de enero de 2017

viernes, 2 de septiembre de 2016

Toppling Maslow’s pyramid!

Are there more pervasive metaphors in leadership theory than Maslow’s pyramid? In 1943, when Abraham Maslow expressed his seminal idea in his paper "A Theory of Human Motivation", his view was that of a psychologist. Since then, it has become a staple of team management advice, and the essential foundation of all discourses about “motivation”.

At first glance, it humanizes management theory, by acknowledging that all people have needs that must be satisfied. If not, then satisfaction and motivation would suffer, ultimately hurting the organization’s performance.

As the pyramid theory made its way into the training of generations of managers, it became the go-to model when companies and organizations were faced with motivation problems. People are grumpy on the job? stop leaving work late? Well, then some layer of the pyramid must be unfulfilled! Just find it, fix it, define an action plan and all we be fine again. (And do not forget to write an article for the Harvard Business Review about how you put management theory in practice).

Were people grumpy because they could not breathe in their lugubrious workshops? Then the issue lay at the base of the pyramid. Were they complaining because they felt treated like animals? Then we were around the middle. Were they struggling to grasp the meaningfulness of their job? Then we were nearing the apex. In each case, the diagnostics was clear-cut and the cure was at hand.

Why topple such a nice pyramid?


Because we forgot something in the process. I cannot count the number of colleagues in organizations large and small, who at one point or another explained to me “what motivates people” or “what people are lacking in order to be really motivated”.

Among them, the most cynical ones would always return to the ultimate belief that “people work for money”. The most enlightened ones would be striving to bring “meaning” to other people’s work, citing the famous cathedral metaphor: “Here, we want cathedral builders, not just people axe-picking rock”.

What they forgot, what we all forgot, was to talk to the people in question. The Maslow pyramid pushed us to eschew the bureaucratic model, in which people are treated like objects. That was a good thing. But we let the pendulum swing too far in the other direction. We end up applying a psychologizing model, by which we think we can read other people’s minds without talking to them directly.

At that point, the Maslow pyramid becomes counterproductive. It becomes a feel-good justification for management decisions. But even when those decisions are honestly meant to improve motivation and performance, they carry the original sin of having been inferred from what managers think people think.

Listen to them!


All this matters because motivation issues are usually deep-reaching issues. True causes are not easily identified. Not talking to the people involved is therefore a sadly lost opportunity.

Managers are universally busy, some of them are not natural-born communicators. All this conspires to try and solve human problems without the humans in question. If on top of that they have been trained in the Maslow theory, then they may confidently follow false leads and try false solutions. As a former mentor commented: “Bring in someone to motivate me, and you will de-motivate me right away”.

Ultimately, not listening to your reports is not only a lost opportunity, we believe it is even a lack of respect. You may disagree with this ethical element. But even in that case, at least for performance’s sake, please make and effort and listen more to the people who rely on you.

sábado, 10 de octubre de 2015

Salut, Russie !

Saint-Pétersbourg
Ermitage
Est ce seulement mon impression, ou ils n'y vont pas un peu fort sur le photoshop lors des restaurations?
L'Autoportrait de Van Dyck

Un musée qui ressemble à un palais. On entre en montant le grand escalier, pas comme on descend dans le métro. Des enfilades de parquets de lustres et de dorures. On arpente l'interminable salle du trône comme dans Tintin. Dans la salle de bal on reconstitue les échos de conversations:

- Maréchal Kropotkine, de retour à St Petersbourg !
- Comme vous le voyez, Prince Nicolai Andreievich. Et les quolibets de la cour vous font regretter les canons turcs.







A Petersbourg un peu, à Moscou beaucoup on croise l'imaginaire guerrier: aux carrefours et dans le métro, des statues de gardes farouches et de partisans, baïonnettes au clair. Les chiens renchérissent en aboyant un nationalisme idiot, du club de tir "Patriot" aux aimants souvenirs qui brament "Krouchtchev a bradé la Crimée, Poutine l'a reprise".



On ne rit pas beaucoup. On garde l'air sérieux et digne.

Promenade en "velobike". De l'autre côté de la Neva, ce complexe est-il un monastère ou une fabrique de chocolat ? (Après vérification, c'est la sinistre prison Kresty).


Aux bains russes, "Bani".
Délaissons les cabines privées "Lux", dirigeons nous vers la "section générale des hommes" au 3e étage. Dimanche c'est jour d'affluence : 360 roubles l'entrée. Dans ma jeunesse le rouble valait quelque chose, peut être cinq ou dix francs, maintenant ce n'est plus qu'un gros centime. Je loue des tatanes et une serviette décorée de poissons tropicaux. On a chacun un petit placard et devant, une tablette où s'asseoir, l'air toujours digne et pensif. On discute entre amis ou on déambule, tout nu. Il y a une salle de repos avec des banquettes pour la sieste. La fenêtre est ouverte sur le voisinage. Poussons la porte et voici la salle des bains. A une extrémité, des douches. De l'autre côté, un cuveau d'eau (glacée) où donne une échelle métallique, et puis un seau d'eau (glacée) à mécanisme, qui se déverse quand on tire la corde. Au centre de la salle, des rangées de bassines où trempent des rameaux feuillus. Du bouleau, bien sûr, mais les connaisseurs préfèrent parfois le chêne. Une fois douché on peut pousser la porte du sauna. Là je vois que je ne suis cruellement pas équipé. Je pourrais difficilement l'être moins puisque, rappelons le, j'ai en tout sur moi une paire de tatanes en caoutchouc. Les connaisseurs ont :
- un coussin en mousse pour ne pas se brûler les fesses sur le banc,
- un bonnet de feutre gris comme en portent les lutins des contes, contre le coup de chaleur je suppose, mais peut-être seulement pour la prestance,
- des gants, en feutre aussi, pour supporter la chaleur des bouquets de feuilles. Quand ils ont bien trempé, en effet, on s'en flagelle vigoureusement tout le corps. L'air sent bon la forêt d'automne, ou l'eucalyptus si votre voisin hédoniste à choisi cette essence.
Quand on ne tient plus, on sort se tremper dans le cuveau d'eau glacée, ou l'on prend un thé. Et l'on recommence, jusqu'à se sentir complètement rajeuni.

Train de nuit (thé, rôti de porc et kacha de sarrasin, thé) pour Moscou gare Leningradskaia.

Hôtel Izmailovo, bloc parmi les blocs de l'interminable Moscou. A côté on a construit un château fortifié en carton pâte, doublé d'un marché aux puces. Et aussi une cathédrale en bois, un village russe, un bateau pirate et d'autres merveilles en ciment décrépit. Au fond, des ouvriers arrangent ce qui s'écroule. Je suis à la trace le flot des touristes chinois jusqu'au creux de leur repaire: leur cantine!, où les groupes affluent chacun à leur tour, au 3e étage d'une sorte de manoir en rondins.


Moscou terreur des piétons. Des files de limousines et un passage pour traverser tous les kilomètres.




A retenir : surtout, garder l'air sérieux.